Les Chroniques de Candy

Fashionista : Oui mais pas trop

Cela fait des semaines, que dis-je ? des mois même, que j’entends parler de Fashionista et du Salon de la Mode de partout. Puis, un beau matin, je me suis réveillée avec la surprise de voir, dans ma boîte aux lettres, pas une, mais deux invitations pour l’événement. La soirée d’ouverture et la soirée gala de fermeture. Contrairement à certaines, je n’aime pas me baser sur des ragots et autres on-dit, donc, je m’y suis rendue pour pouvoir parler en connaissance de cause.

 

Le mercredi fatidique arrive enfin et je me présente au Freeport Mer Rouge pour la soirée de lancement du Salon de la Mode et des Cosmétiques. Vêtue de ma veste en brocard noire avec des épaulettes pointues - et oui, selon Rick Owens, la tendance 2014 sera Goth, donc, autant s’y mettre - et ma tête fraîchement rasée, je m’adonne au photocall, puis, ayant un peu de temps libre, je décide de faire un tour des stands en avant-première pour voir les produits proposés dans ce salon, qui était censé réunir les professionnels de la mode. Je me suis très vite rendue compte de ma bêtise en voyant la majorité des stands fermés : et oui, à 22 heures, il était peu probable de voir des commerçants nous conter les mérites de leurs produits. Certains stands étaient fermés, d’autres vides ou encore, pas totalement installés. Normal, car l’ouverture était prévu pour le lendemain.

 

Le show commence avec plus d’une heure de retard. Déjà que pour Madonna, cela m’avait profondément irritée ; là, je ne vous raconte pas l’état dans lequel j’étais. J’ai eu le temps de faire ma manucure, pédicure, brushing, maquillage avec pose de faux cils, dormir, finir les œuvres complètes de Vikram Seth et les défilés n’avaient toujours pas commencé. Pour m’occuper l’esprit, je décide d’aller voir les MUA à l’ouvrage. Installés près du backstage, Laetitia et Stephan nous exposaient leurs talents sur les mannequins. On n’a pas besoin de discuter longuement avec eux pour comprendre que le maquillage est un domaine très complexe et précis, et de ce fait, n’est pas à la portée du premier venu. Cette conversation, rejointe par Elliette, la coiffeuse travaillant sur place, au vu de tous, m’a quelque peu apaisée, et je retourne m’asseoir à ma place, aux côtés de pseudo-fashion-éditeurs/ex-styliste/mannequin de réclame et bien d’autres appellations travaillant pour des “vrais rédactions” (sic), en face du catwalk. Une envie d’appeler ma bonne pour lui demander de nettoyer la moquette m’a pris en voyant les chewing-gums  par terre (et aussi les reléguées d’une enseigne qui a fait pschhit, assises à mes côtés), mais l’heure était plus à l’attente qu’autre chose. 

 

Les lumières s’éteignent et cessent de m’aveugler. Un bonheur. Mickael Kra nous adresse la parole, et le voir en vrai, enveloppé de son charisme et son aura d’humilié, et l’on est contrainte d’oublier toutes nos complaintes, même les chaises en plastique. Le show commence avec un défilé d’Enterprise Mauritius. Les mannequins avaient leurs visages couverts de dentelle et étaient habillés en noir pour mettre en valeur les bijoux. Les legging courts m’ont quelque peu dérangée quand même, c’était d’un cheap ! Mention spéciale pour les créations de Coco D’or, avec ses alliages plus que surprenant : pierre de lave, noix de coco et or. Le genre de créations que Jeanne Toussaint aurait certainement adoré je pense. Ensuite, Lionnet et Fauzou nous entraine dans un univers aquatique avec sa collection dessinée spécialement pour l’événement. Voir un vrai défilé, avec des mannequins superbement coachés portant de la haute couture, ici, cela n’a pas de prix. Voiles et crêpe de soie valsaient au rythme de la musique pompeuse, des cristaux de Swarovski brillaient telles les vitrines de Christie’s lors de l’exposition de bijoux de Mme Taylor. Mon mascara n’a pas survécu à mes larmes d’émotions. Tout est passé trop vite. On aimerait tant vivre dans un univers où tout le monde serait habillé par Anais et Fabien... La soirée s’achève bien trop vite selon moi. Cela dit, ils auraient pu faire un petit effort sur le cocktail, quand même ! Nous n’invitons pas Monsieur Kra pour ensuite servir de la bière et des crêpes froides! On se croirait au bal rétro du village d’à côté. Un Pétillant n’aurait fait de mal à personne !

 

Le lendemain, bravant le mauvais temps, j’y retourne pour essayer d’avoir une photo avec Mickael Kra et m’entretenir avec lui par la même occasion. Le PR accède à ma demande, et avant que je puisse dire “Joyau”, j’étais devant lui. Une modestie à tomber par terre, ce monsieur. Il me parle de ses projets, de ses créations, des légendes avec qui il a collaboré. YSL, Balmain, Ferraud, Oscar de la Renta, autant de maisons qui ont fait appel à ce génie. Et y’en a qui osent dire que ce salon est cheap. Selon moi, l’avis d’un monsieur comme Kra compte plus que l’avis des People in Fashion locaux et régionaux, et comme il a aimé cette soirée, je me dis que les critiques devraient revoir leurs notes. 

 

Le jour d’après, j’y retourne pour voir les stands. En premier, Boy Groove, décoré de graffitis et la moquette dégueulasse recouverte de fourrure. Vraiment décalé par rapport aux autres stands recouverts de noir pour cet événement. Leurs produits de leur collections Psychedaelic, de Upper East Side ou encore, Prints, étaient en vente. L’on sait tous qu’une partie de cette collection a été dessiné par les associés et que l’autre a été importée de Thaïlande, tout comme le faisait Preppy du temps de son vivant. D’ailleurs, l’on a aperçu deux membres de la plèbe en admiration devant, flashs à la main...

 

Ailleurs, les stands étaient occupés par des designers tels que Kanasik, d’autres par des lunetiers, des tenues orientales, des marques comme Show Off ou Baobab qui ont leur usine sur l’île, des professionnels de cosmétiques, des produits de soins orientaux, des stands flashy, d’autres encore par des maisons de haute couture de la grande péninsule comme Oriental Touch et enfin, de la lingerie. Bref, un bon mélange loin des foires où les MUA côtoient les marchands d’épices. A un moment, je me suis demandée pourquoi le Designer’s Council ne s’était pas associé à ce Salon, et j’ai eu la réponse sur Facebook aujourd’hui : la fondatrice ne voulait pas travailler avec Lionnet Fauzou. Faudrait leur dire qu’ils n’ont pas le monopole de la création, hein ! 

 

Les défilés étaient excellents, surtout lorsqu’on prend en considération le fait que beaucoup des mannequins sont novices. Bon, certes l’attente entre ces shows étaient bien trop longue des fois, et cela cassait l’ambiance. Durant la journée de samedi, plusieurs défilés s’étaient enchainés et c’était un bonheur. On a eu droit encore une fois à du Lionnet Fauzou. Ce que l’on était gâtées ! Défilé de Boy Groove et Candy Chic : à leur image : bizarre et fou. On déplore, par contre, les filles qui marchaient en baissant la robe imprimée Maya ouverte devant. Moi, j’aurais portée cela uniquement pour montrer ma culotte de chez Wonder Marketing... Pudeur, quand tu nous tiens ! Les musiques, les maquillages et les coiffures étaient tous différents. Une fille, une journée, dix tenues et quatre effets de make-up différents. Encore un peu et on aurait brisé le record de Joan Collins dans Sins ! Mais bon, j’ai quand même remarqué une touche de mauvais goût dans le décor : les deux frigos installés à l’entrée de la salle, on se sait pas trop pourquoi. 

 

La soirée de clôture était bien aussi, mais encore une fois, trop courte. Voir Nathalie Lesage et Véronique Lionnet sur le même catwalk est un peu comme un visionnage de “Suddenly Last Summer”, avec Taylor, Hepburn et Clift sur le même écran. Le monsieur qui a arraché le micro des mains de la dame de Link to Life mérite d’être achevé à coups de pages de foires d’Essentielle, et son défilé de Bella Donna était empreint d’un amateurisme rarement vu. Tandis que la vente aux enchères tant promise n’a eu lieu sur place mais se fera chez l’huissier, et c’est fort dommage, je vais encore devoir attendre avant de pouvoir acheter le bijou de Mickael Kra...

 

Bref, pour résumer : ce Salon était un début, avec des lacunes, certes, mais avec la présence d’une légende de la haute couture. Attendons la deuxième édition, voir ce que Fashionista nous réserve...

 

 



03/12/2013
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