Les Chroniques de Candy

"J'ai horreur du narcissisme, mais je cautionne la vanité." D.V

 

Deux choses m’ont toujours passionnées. L’écriture et la mode. Pour le premier, je m’éclate ici, et pour le deuxième… Pour le deuxième, c’est un peu plus compliqué. Je vous explique...

 

La mode aujourd’hui se résume au street wear, et autres banalités, toujours dans les tonalités de gris. Ici, je me permets d’ouvrir une parenthèse pour vous donner ma définition personnelle de la mode. La mode est le contraire de l’uniformisation. Lorsque le peuple porte tous la même chose, c’est loin d’être à la mode, c’est juste des gens trop paresseux ou dépourvus de goût et de créativité pour essayer de se différencier des autres. La mode est très bien démontrée lors des Fashion Week à travers le monde : tous avec des idées, couleurs, coupes et mannequins différents. Dommage que cette tendance à la différence ne soit pas reflétée dans les rues.

 

Que je sois attablée à une terrasse, prenant le café et lisant Vogue ou me déhanchant en boîte de nuit, le constat est le même. Il n’y a qu’une poignée de gens qui sortent de l’ordinaire par leurs tenues vestimentaires. Un petit pull Benetton, un jean coloré ou un t-shirt déjanté suffit pour égayer un ensemble. Tous les autres sont corrompus par les mêmes marques de sportswear qui coutent un bras mais qui ressemble au talent de Gianni Molaro, à savoir, rien. Des sweats shirts à capuche, et il y en a même qui poussent l’atrocité à son paroxysme pour associer cette monstruosité à l’item anti sex-appeal par excellente : le jean baggy. L’horreur à son comble. Il ne faut pas croire en cet adage qui nous induit en erreur depuis la nuit des temps. L’habit FAIT effectivement le moine. Beaucoup d’entre nous se font une première idée sur la personnalité de l’individu en face rien qu’en se fiant à l’apparence extérieure. Et souvent, les tenues en disent bien plus sur quelqu’un que l’on ne croit.

 

Effectivement, là, je vous vois tous avec les yeux exorbités, me traitant de fille superficielle. Mais un garçon (ou pire, une personne de la gente féminine) avec un sweat shirt terne sur le dos et un jean baggy, on l’assimile tout de suite à certainesrégions et une classe sociale particulière. Les cordes des violons des préjugés vibrent à la folie. De même, quelqu’un avec un manteau Marni ou un sac Tod’s sera assimilé aux beaux Cartier… quartiers, pardon. Un garçon embaumant le parfum pas cher sera mis au bûcher sans procès par ses semblables pour crime contre l’humanité. S’il échappe à cela, il sera honni à vie par les autres pour cause de vie dépravée. Ce n’est pas être raciste ou snob, c’est juste suivre les codes de la société dans laquelle nous vivons actuellement. Je battrai à mort le premier qui me dira qu’il faut changer la façon de penser de cette société et autres discours théorique, car cette société, c’est nous, et nous y contribuons tous à ce genre de pensées. Et entre vous et moi, c’est bien une chose à ne pas changer, car cela pourra, un jour, forcer les gens à mieux considérer leurs tenues. 

 

Jusqu’ici, j’ai cité de nombreuses marques de haute couture comme exemple de bon goût. Mais croyez en ma parole de vieille pauvresse lorsque je vous dis que bien s’accoutrer de manière originale peut se faire avec très peu d’argent. Comme l’a dit Mme Vreeland, “L'élégance n’a rien à faire avec le fait de bien s’habiller. L'élégance, c’est le refus”.  Le refus d'assassiner la beauté à chaque fois que l’on sort. Le refus de faire saigner les yeux du public en faisant l’apologie du ridicule. Regardez autour de vous : les jeunes s’habillent tous pratiquement avec les mêmes marques. D’une part, je n’ai jamais compris comment  les gens peuvent payer de tels prix pour des vêtements qui, somme toute, sont d’une simplicité effroyable; et d’autre part, comment ils peuvent arborer des chemises, pulls et autres parures avec la marque écrit en police 42 dessus, et ainsi se transformer en homme sandwich. En gros : on leur fait de la pub ET on paye un prix exorbitant. Et qui n’a pas connu ce moment étrange, lorsqu’on croise une, puis deux, puis trois personnes portant la même chose que nous dans la rue. Selon l’humeur, des fois, on a envie de les achever méchamment à coups de hache, et d’autres fois, on a envie de s’ouvrir les veines avec une feuille d’or. C’est ce qui arrive lorsqu’on ne fait aucun effort. 

 

Il suffit de ne pas se tourner vers la simplicité. Si l’on va dans un centre commercial et qu’on achète des vêtements tirés à dix mille exemplaires, il ne faut surtout pas s’étonner de voir les rues inondées par ces chiffons populaires. Un minimum de recherche - les marchés aux puces, les petites boutiques sans marques qui importent eux même leurs vêtements en quantité limitée… Le choix pour se différencier des autres est assez large. Bien sûr, on ne trouve pas ce genre de magasins à chaque tournant de rues. Un minimum de recherche et de déplacement s’impose… Mais cela vaut le coup. Et même sur place, il faut chercher ! Parmi des choses de qualité moyenne se cache souvent une perle. Je vous citerai des listes et des listes de magasins, de fripes et de marchés où, pour le prix d’un faux collier Tiffany’s, on arrive à se faire des ensembles uniques. 

 

Vu que je suis souvent qualifié comme une personne contradictoire, je vais quand même vous dire la chose suivante. Ce n’est pas ce que vous portez qui compte, c’est comment vous le portez. Là, je ne parle pas de ces êtres perdus qui n’ont aucune personnalité (si vous me lisez, vous n’en faites pas partie), ou encore, des vêtements que, quoi qu’il arrive et peu importe comment l’on est, on ne peut les porter et rester décent et présentable en public, par exemple, un caban. Un habit quelconque peut devenir très chic par la manière d’être portée ou comment on l’accessoirise. Car une parure se fait très rarement avec un seul item. Une tenue est faite de l’ensemble visible, donc il est important que tout soit en accord. 

 

Voilà un petit aperçu de mon point de vue sur la mode. Je finirai cet article sur une note d’élégance. Qui citer de mieux pour finir un article sur la mode qu’Anna Wintour, Papesse et seule dictatrice dont j’approuve le travail : Créez votre propre style. Que cela soit unique pour vous et reste identifiable pour les autres. La mode, ou vous la connaissez, ou vous ne la connaissez pas.



14/01/2013
2 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 30 autres membres