Les Chroniques de Candy

Métro, fac, dodo (en cours)

Beaucoup de gens me disent que les études sont importantes, qu’il faut que je sois sérieuse et attentive. Je n’ai jamais dit le contraire, mais pour s’intéresser à un sujet qui est aussi intéressant que Fast and Furious, il faudrait que je prenne un martini blanc au petit déjeuner ou devenir hétéro de base. Parmi tous les sujets existants depuis a création d’études supérieurs,  je me suis dirigée vers le moins passionnant : Civilisations étrangères. Evidemment, cela ne concerne aucune civilisation, car on y étudie principalement l’histoire des Anglais et des Américains. Si j’étais une langue de vipère, je citerais Oscar Wilde lorsqu’il dit “Les Etats-Unis d'Amérique forment un pays qui est passé directement de la barbarie à la décadence sans jamais avoir connu la civilisation”. Mais comme je suis gentille, je ne ferai que vous raconter objectivement une journée à la fac, et vous me donnerez votre avis.

 

Cours de littérature britannique, au programme : “Great Expectations.” Un cours qui aurait pu être génial si la prof se réveillait de temps en temps. Moi même, créature de la nuit, je sais à quel point il est difficile de sortir du lit chauffé par la chaleur humaine de son amant et traverser des océans et des continents pour se retrouver dans une salle mal chauffée, mais à contrario de la prof, je n’y vais pas en pyjamas. Elle arrive, des cernes jusqu’aux mentons, et lit ses notes, avec une voix aussi monotone que ses explications. Positivons, on peut dormir une heure et demie de plus pour être un peu plus fraîche pour le prochain cours, l’oral.

 

Un peu plus reposée, je pénètre dans la salle sombre du cours d’oral. Non, je donne pas de leçons sur l’art de l’utilisation des lèvres et la langue, mais j’assiste à comment écrire des mots en alphabet phonétique international. Un jour, je n’ai pas pu m'empêcher de questionner la prof sur le but de ce cours, ce à quoi elle a répondu “À devenir prof d’oral”. Donc, un cours qui ne sert à rien et qui n’a aucun rapport avec l’intitulé de la filière. Heureusement qu’elle a de l’humour et de la répartie, elle arrive à nous faire rire au milieu des signes kabbalistiques qu’elle essaie vainement de nous faire retenir. Le jour d’un contrôle, réviser son cours dans le métro est une bonne façon de passer pour une crétine. (Prononcer un mot en plaçant la langue sur le voile du palais et se toucher la gorge pour sentir vibrer les cordes vocales). La deuxième heure de ce cours n’est pas plus utile. Cours de compréhension : on écoute un texte puis on répond aux questions. Comme à la maternelle. De temps en temps, on tombe sur un texte vaguement intéressant : comme celui de la semaine dernière qui contenant un extrait de The Devil Wears Prada. Mais en fin de compte, je pense la fonction de ce cours est de meubler l’emploi du temps au lieu d’essayer de nous inculquer quelque chose.

 

Une heure et demie de pause. Toutes mes copines ont cours ou ne sont plus là, je vais donc me réfugier à la bibliothèque, entourée d’étudiantes paumés qui font semblant d’être studieux, parlant à voix basse de gossip girls avec un gros dictionnaire ouvert devant eux.

Avant le prochain cours, je déscends dans la cour pour fumer et écouter les garçonc parler de guitare et jeux vidéos. Comme à chaque fois qu’ils se voient.

 

Ensuite, cours de littérature américaine. Autre texte avec un grand potentiel si le prof était un peu moins vieux que la feue reine mère. Avec sa voix à peine audible, il éructe à propos de Mark Twain et Huckleberry Finn, restant bien sur la surface du texte, prenant bien garde de ne jamais tomber dans l’analyse profonde. En gros, il nous raconte l’histoire du livre. La moitié des étudiants dorment, l’autre moitié fait semblant d’écouter et moi, j’écris mes articles, je pense à mes projets et je me fais les ongles.

 

Ceci est ma journée de mardi. Le mercredi et le jeudi sont bien pires et je finis ma semaine avec un cours sur l’histoire de la linguistique, les premières langues : l’influence des langues slaves sur les langues romanes au 13 ème et ce qui se passe dans nos têtes lorsque l’on parle. Ce qui est certain,c’est que dans la tête de la prof, sous son brushing mal fait, il ne doit pas se passer grand chose.

 

Pour finir, une petite anecdote. Je rencontre une amie et sa nouvelle copine dans une boîte parisienne, on papote. Mon amie va au bar, sa copine et moi parlons d’études, et nous nous rendons compte que nous étudions exactement la même chose. Tout excitée à l’idée de ne plus être seule au monde, je l’annonce à mon amie lorsqu’elle revient du bar, et elle me dit, sans ironie “Ah toi aussi tu fais le truc qui ne sert à rien...”



28/06/2012
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