Les Chroniques de Candy

Qu'est ce qui est jaune et qui attend devant le Stade de France avant le MDNA Tour ??

Malgré ma garde robe excessivement limitée en ce moment et les cernes monstrueux causée par ma quasi nuit blanche, j’arrive quand même à me rendre présentable pour sortir en public. Drapée dans mes jeans skinny tigré, débardeur blanc, petite veste noire et bottes, je prends mon sac de voyage contenant ma robe rouge La Isla Bonita et mes talons, et je me hâte vers le Stade de France. Il était dix heures, je devais absolument y être avant midi pour avoir une bonne place en fosse. Après avoir piétiné la plèbe, ignoré les insultes homophobes et délecté les regards d’autres filles jalouses, j’arrive enfin au Stade. Il était midi trente. Je flotte vers la porte R, là où une amie m’attendait. Je la repère assez facilement parmi le peu de fans indestructibles de la Madonna qui sont là depuis le matin. Avec elle attendait aussi Jonathan, grand, châtain, yeux marron verts, barbe d’une semaine, regard d’artiste torturé, peau parfaite, corps bien dessiné, mollets… enfin bref, Jonathan était avec elle. 

 

Je leur expose mon problème de billet : en tant que vieille peau officielle, j’avais acheté un billet en catégorie 1, me disant que faire la queue pendant des heures et rester debout sur mes vieux os était trop en demander à mon pauvre corps. Je l’avais fait, jadis, pour le confessions Tour, mais j’étais jeune, fraîche et robuste à l’époque. Mais le jour du concert,  toute ma vigueur d’antan avait magiquement refait surface. Beaucoup de gens vendaient des billets, mais personne ne voulait m’acheter le mien. Je décide donc de d’essayer d’aller en pelouse quand même, me disant que je pourrai toujours distraire l’attention des gens de la sécurité, telle Isla Fischer dans ‘Confessions of a Shopaholic’ lors de son interview.

 

A un moment, on commence à s’ennuyer, avec une météo aussi changeante que les humeurs de la Taylor dans Virginia Woolf. Après s’être gavé de bonbons, nous décidons d’aller nous dégourdir nos fines et longues jambes impeccablement épilées en faisant le tour du stade. Après l’énième tour, nous revenons à notre place, et Marie Clémence me rappelle que j’avais ma robe à mettre. Tiens, cela nous occupera. Je sors la jupe et la mets autour de moi. Et bim ! Je me rends compte que j’ai eu une attaque de calories. (Les calories, vous savez… ces petites bestioles qui vivent dans nos armoires et qui resserrent nos vêtements la nuit). Mais qu’importe, il fallait que je rentre dans cette jupe espagnole,  faite de quatre mètres et demi de soie sauvage, coûte que coûte. Dix minutes plus tard, après avoir lutté et tiré dans tous les sens, M.C arrive à agrafer la jupe. Je ne respirais qu’a moitié, mais qu’importe. Les femmes du monde portaient bien des corsets sans broncher dans le temps !  J’enfile le haut sans trop de souci, et je me mets debout. Un tonnerre  d'applaudissement, des hourras, des clicks d’appareils photo. Je me retourne, paniquée, croyant que la Queen of Pop avait improbablement décidé de saluer son public de pauvresses, ceux qui vont en fosse. Et moi qui n’avait pas mon appareil prêt ! Mais non, tout ce brouhaha pour moi. Pour ma robe, pour être plus précis. Ils étaient dans l’état où Gaultier devait se trouver le jour où il a crée les soutiens gorge coniques. Je fais la révérence, j’essaie de répondre à tous les “ Ici ! Ici !” et m’assieds sans autre cérémonie. Une petite file se forma, des gens de tout âge, sexe, prigines et degré de beauté voulaient immortaliser la maintenant célèbre Robe Rouge de la porte R. Mais ce n’est qu’une robe, nom de Carmel Snow ! La seule chose d’extraordinaire à son propos éiait la taille zéro (que j’enfilais sans problème il y a un mois, soit dit en passant.) Des photos, encore des photos, toujours des photos. La robe avait fait son effet, j’en étais ravie. Je le fus encore plus lorsqu’un monsieur avec une caméra est venu vers moi, m’a interviewée, et m’a dit que je vais figurer sur le making of du DVD. Je me suis sentie complète en cet instant, et je me suis dit que je pouvais maintenant mourir tranquille. 

 

Au moment où toute cette bande de pédés et de filles à pédés que nous étions ont commencé à en avoir vraiment jusque là de ce temps changeant, il se mit à pleuvoir. En moins de temps qu’il faut pour dire ‘ On ma jupe traine par terre, que vais-je faire ?”, tout le monde était debout, collés l’un à l’autre. Un baldaquin de parapluies se forma, et nous nous sommes retrouvés presque totalement abrités. Comme nous le savons toutes, les liens se tissent plus facilement entre camarades de galère :  nous avons commencé à parler aux jeunes hommes à côté de nous. Des blagues à la hauteur d’un flacon d’échantillon de ‘Flower’ et des jeux de mots aussi dramatiques que la météo ont commencé à fuser. Des canettes de bières firent leur apparition et commencèrent à tourner. Malgré la situation Titanic-esque dans laquelle nous nous trouvions, la joie et l’allégresse était là. Tout cela sur le fond sonore des répétitions de Madonna. 

 

Quelques éternités après, les grilles s'ouvrirent. La ruée le matin de la vente Lanvin de H&M ( dont je vous ai déjà donné les détails précédemment) était une marche militaire Nord coréen à côté. Le groupe se sépara. Moi, tenant ma jupe dans les bras, je fis claquer mes talons sur le sol au rythmes de trois claquette par seconde, tellement je courais vite. Hélas, le monsieur qui contrôle les tickets n’a rien voulu entendre (mes heures d’attente, ma robe que je voulais montrer à Madonna et qu’il fallait donc que je sois en fosse, mes amis qui y étaient déjà, mon billet coûtait plus cher que la place en fosse, mes pleurs parce que c’était le dernier concert auquel je pouvais assister car j’étais atteint d’une chute de cheveux foudroyant etc etc etc). Je me résigne donc à aller en Gradin X2. Pendant cette petite ballade, je me fis prendre en photo (encore) avec des gens inconnus, complimenté, j’ai même eu droit de faire une dédicace à mes amis perdus en fosse au micro du stade. 

 

Seule et désoeuvrée, je me dirige vers le stand de merchandising, où je creusai un peu plus le gouffre abyssal de mon compte en banque. Je pouvais dépenser plus que prévu, car je ne ne pouvais me sustenter : ma jupe me coupait déjà en deux, il n’y avait de place pour rien, surtout pas pour un hotdog ! 

 

Programme et un nouvel étui de téléphone (qui est trop petit, soit dit en passant, donc si quelqu’un le veut…) en main, je me dirige vers ma place, marchant lentement pour laisser encore d’autres gens s’extasier devant ma robe. Comme si mettre une robe requiert un effort de Wonder Woman. Ces gens….

 

Je m’assieds à la place 16 et sortis“Beautiful People” de mon sac. Un peu de lecture pour faire passer le temps et la première partie assurée par Solveig. J’ai aussi discuté avec deux jeunes assises derrière moi. La discussion stéréotype entre fans objectifs (elles) et fans qui n’avoueront - même si c’est vrai -  jamais en public que le dernier album est… voilà quoi ! Perdues dans nos conversations, nous avions fait abstraction des beaufs et de leurs “Holas”. 

 

Madge se décide de monter sur scène à 22h15. 

 

Une heure trois quart de show. Une tuerie. Mais c’est une autre histoire, je vous laisse le découvrir en DVD Avec moi en bonus, si la Reine le veut.

 



19/07/2012
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 30 autres membres