Les Chroniques de Candy

Sony Chan

Ma vie est faite de rencontres et de découvertes. Souvent, j’en suis tellement dépendant que je me demande comment j’ai pu survivre jusqu’à présent sans elles. Les talons, Rita Hayworth et Barbara en font partie. Mercredi dernier, j’ai fait une telle rencontre. Bon, cela n’a en rien changé ma vie, au contraire, elle m’a confortée dans mes convictions - je ne suis pas la seule personne qui pense que le glamour est l’essence de la vie. Cette découverte, c’est Sony Chan. Je l’ai vue en compagnie de ma Christina et ma Georgia au Club 18 transformé en Instinct Théâtre pour l’occasion.

 

Il est rare de voir un spectacle si politiquement incorrect tout en restant drôle et pas provoc du tout. 

 

Elle arrive sur scène perchée sur quinze centimètres de talons, vêtue d’une robe portefeuille plissée noire. Elle débute en chantant une chanson chinoise. Juste après, elle commence le show. Un humour de folle pétasse, compris dans son intégralité par tout le monde et dans ses subtilités uniquement par les folles pétasses que nous sommes. Les autres rient aussi, mais pas autant que nous. Il y a même des blagues que nous avions déjà faites entre nous, c’est vous dire ! Le politiquement incorrect en amour, le chic, le glamour, la classe, l’égo surdimensionné, la vie en société... Tous les aspects de notre petit univers y passent. 

 

Le spectacle est composé d’une succession de tableaux. A chaque sketch, nous rions un peu plus de nous même, de nos manies, de nos idées, mais surtout de ceux qui ne nous comprennent pas. Car à part le peu de folles qui s’assument, qui peut comprendre l’utilité du “kit beauté tout terrain à utiliser avant de passer à la télé après une catastrophe naturelle ?” Oui, c’est malséant. Superficielle, me direz vous ? Non, car sous couvert de délire, elle parle aussi de ses problèmes d’artiste, à savoir, l’absence de vagin, ou l’incompréhension de certaines personnes face à ce genre d’humour. Ce qui ne l’empêche pas d’user de ses atouts féminins pour être chic et Glam et daigne même nous donner quelques conseils. Enfin, pas à nous, mais au public en général, ceux qui ne comprennent pas la mode car corrompus par H&M. Conseils sur tout : comment prendre le métro avec élégance, comment se faire surclasser en avion, comment cueillir des marguerites, comment visiter le salon de l’agriculture, ce qu’il faut y faire et j’en passe. Bref, tout pour être une femme du monde. Et pas n’importe lequel : un monde où “le chinchilla et le vison constitue la base de la garde robe du peuple”. Le même peuple qui nous amuse. 

 

Des fois accompagnée de son sac designer devant lequel nous bavions - en python rouge, avec un miroir en dessous - d’autres fois par son pianiste - plus beau qu'Apollon -, devant lequel nous bavions aussi, elle se dandine, fait des interviews de peluches, répond aux courriers des fans (les unes plus drôles que les autres, ses répliques de plus en plus acides), chante ( ‘Hello’ de Lionel Ritchie, à vous donner la chair de poule) , parodie, se confesse (la meilleure réplique du siècle “Je suis névrosée, pas meurtrière”)  ; et à croire que ses talents n’ont pas de limites, elle dessine aussi  Sur place, sans artifice, tout en parlant à son public en hystérie devant tant de classe, elle se met à faire le portrait d’un spectateur.

 

Comme elle le dit elle même, entre pétasses, on se reconnait. Elle fait partie de la même catégorie que nous les folles,pour qui des mots comme “pédé”, “folle”, “pétasse” et “midinette” sont des compliments. Un spectacle fait sur mesure pour nous, et bénéfique pour les autres : ils nous comprendront mieux  ety apprendront les bases de la chic-attitude. En sortant, nous étions heureuses de savoir que nous n’étions pas les seules au monde a croire aux valeurs de la beauté. Merci de faire leur éducation, Sony !

 

 



28/06/2012
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